UNESCO

Qu’est-ce qu’une Réserve de Biosphère ?

Selon l’UNESCO, une Réserve de Biosphère est « un lieu d’apprentissage et de développement durable qui teste des approches interdisciplinaires afin de comprendre et de gérer les changements et les interactions entre les systèmes sociaux et écologiques, y compris la prévention de conflits et la gestion de la biodiversité. Ce sont des endroits qui apportent des solutions locales à des problèmes mondiaux. »

Les réserves de biosphère de l’UNESCO sont des lieux où les gens partagent un mode de vie avec la nature qui construit un avenir dont nous sommes fiers. Elles modélisent des solutions pour un avenir durable, célèbrent la diversité culturelle et biologique et donnent aux gens les moyens de s’engager les uns avec les autres et avec la nature de manière plus saine. Les réserves de biosphère favorisent et partagent les connaissances scientifiques, autochtones et locales afin d’explorer de nouveaux modes de vie qui résolvent les défis mondiaux.

Autonomiser les populations, rendre honneur à la vie, trouver des solutions modèles et cultiver l’appartenance collective. Le réseau mondial favorise la cohabitation harmonieuse des populations et de la nature pour un développement durable, contribuant ainsi aux objectifs de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable par le biais du dialogue, le partage des connaissances, la réduction de la pauvreté et l’amélioration du bien-être humain, du respect des valeurs culturelles et de la capacité de la société à s’adapter au changement. 

Les Réserves de Biosphère (RB) de l’UNESCO comprennent actuellement (2022) 727 sites où vivent près de 257 millions de personnes réparties dans 131 pays.

On compte 19 Réserves de Biosphère au Canada, dont 4 au Québec :

  • Réserve mondiale de la Biosphère du lac Saint-Pierre
  • Réserve de la biosphère de Charlevoix
  • Région de biosphère du mont Saint-Hilaire
  • Réserve mondiale de la biosphère de Manicouagan-Uapishka

La Commission canadienne pour l’UNESCO (CCUNESCO) est l’organisme responsable d’identifier les priorités de l’UNESCO qui sont d’intérêt pour le Canada. Elle est responsable et gestionnaire des différents réseaux associés à l’UNESCO au Canada, dont celui des Réserves de Biosphère.

Pour en savoir plus sur les Réserves de Biosphère :

Les 19 réserves de la biosphère canadiennes représentent la diversité du pays au niveau géographique, climatique, écologique, économique et culturel.

Il est important de noter que présentement au Canada, le statut de Réserve de Biosphère n’apporte aucun poids législatif. Cela veut dire qu’aucune loi, aucun règlement ou aucune désignation ne peut être mis en place par une RB.

Les RB sont composés de trois zones principales:

  • les aires centrales sont caractérisées par des pratiques de conservation, de surveillance et de recherche. Très peu d’activités humaines peuvent y prendre place et la majorité du temps elles sont régies par une législation. L’objectif principal est de fournir des informations sur les fonctions et les processus des écosystèmes. Ce sont des sites légalement protégés pour la conservation de la diversité biologique, la surveillance des écosystèmes les moins perturbés et la réalisation de recherches non destructrices et d’autres utilisations à faible impact (comme l’éducation), entre autres.
  • les aires tampons entourent ou sont à proximité d’aires centrales. Des activités humaines régulières peuvent y prendre place, mais celles-ci ne doivent pas avoir d’impact négatif sur la conservation des aires centrales adjacentes. L’objectif principal est de permettre le développement, l’exploration et l’apprentissage de techniques de gestion afin de maintenir des écosystèmes semi-naturels, y compris leur biodiversité.
  • les aires de transition comprennent le reste du territoire qui n’est pas inclus dans les aires tampons et les aires centrales. Dans cette zone, l’objectif est de faciliter le développement durable des communautés. L’objectif principal est de soutenir et d’encourager les communautés locales, les entreprises ou les communautés à maintenir des systèmes socio-économiques et d’utilisation des terres durables. L’aire de transition est ce qui distingue les réserves de biosphère des zones protégées, car c’est à cet endroit que se produisent des interactions explicites entre les populations et l’environnement, l’accent étant mis sur le développement durable. De nombreux types d’activités humaines y sont autorisées, notamment les établissements humains, l’agriculture, l’élevage, le tourisme ou l’industrie.

Les aires centrales sont exceptionnelles, mais peuvent également être fragiles. Elles sont parfois l’habitat de certaines espèces menacées ou en voie d’extinction. Elles incluent généralement des écosystèmes avec une forte biodiversité qui fournissent une variété de services écosystémiques essentielle pour la vie.

La présence d’une RB permet d’ailleurs d’en apprendre d’avantages sur les interactions entre les humains et leur environnement. Actuellement, les effets des activités anthropiques sur les services écologiques et sur l’environnement ne sont pas entièrement expliqués scientifiquement. La science joue d’ailleurs un rôle très important dans les modèles de gestion des RB, puisque la recherche et l’information en découlant peuvent être utilisées afin de guider les communautés locales dans leur développement. Les études pratiquées dans les RB ont pour rôle de faire ressortir des solutions pratiques et innovantes en développement durable et en conservation de la biodiversité. Ceux-ci pourront être appliqués à d’autres milieux (climat, végétation, ressources, géographie ou autre) et problématiques similaires. C’est pour ces raisons que l’on définit souvent les RB comme des laboratoires vivants.

L’environnement n’est pas le seul sujet d’importance dans une RB, l’aspect social occupe également une grande part des enjeux visés par le statut. D’ailleurs, les études scientifiques mentionnées précédemment peuvent également porter sur l’avancement de la qualité de vie des individus, en lien avec les ressources qui les entourent et le type de gestion utilisé dans la région.

Le Programme MAB de l’UNESCO

Les Réserves de Biosphère sont issues du Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO et ont été créées comme programme scientifique intergouvernemental visant à améliorer les relations entre les humains et leur environnement. Il s’agit d’une certaine façon d’une étude de longue durée combinant sciences naturelles et sciences sociales sur un territoire en particulier. Le but ultime est d’améliorer les moyens de subsistance des communautés et de sauvegarder les écosystèmes, en reliant les domaines de la science appliquée, économique, sociale et naturelle.

Selon le MAB, les trois objectifs principaux d’une Réserve de Biosphère sont ;

  • la conservation des écosystèmes,
  • le développement durable,
  • de fournir un appui logistique

Le développement durable

Le développement durable vise à harmoniser et à concilier l’économie, l’écologie et le social. Ce type de développement répond aux besoins actuels, sans toutefois compromettre les besoins des générations futures.

Le développement durable veut remédier aux insuffisances d’un certain modèle de développement qui vise uniquement l’accroissement économique soit en :

  • maintenant l’intégrité de l’environnement pour assurer la santé et la sécurité des communautés humaines tout en préservant les écosystèmes qui entretiennent la vie;
  • assurant l’équité sociale pour permettre le plein épanouissement de tous, l’essor des communautés et le respect de la diversité;
  • visant l’efficience économique pour créer une économie innovante et prospère, écologiquement et socialement responsable.

Pour en savoir plus sur le développement durable, cliquez ici.

La conservation de la biodiversité

Les RB doivent également répondre aux objectifs nationaux et internationaux de la Convention de l’Organisation des Nations Unies sur la diversité biologique.

Le gouvernement du Canada reconnait que la diversité est un atout mondial et de valeur pour les générations futures et actuelles. La Convention prône la conservation de l’environnement et que son utilisation soit faite de manière durable et partagée équitablement. Elle fait intervenir des approches interdisciplinaires et collaboratives. Cela permet de mieux comprendre les interactions et les changements entre l’Homme et la nature et ainsi améliorer leur harmonisation. 

Les objectifs ciblés par cette convention sont de :

  • conserver la diversité biologique;
  • utiliser durablement la diversité biologique;
  • favoriser le partage juste et équitable des avantages qui découlent de l’exploitation des ressources génétiques.

L’appui logistique

Le troisième objectif d’une RB est celui d’offrir un appui logistique aux acteurs de son territoire. L’appui logistique peut prendre plusieurs formes et peut toucher une panoplie de secteurs. Il vise à soutenir les acteurs du territoire. Cette fonction d’une RB en est une de réseautage et d’aide aux partenaires, en ce sens où tous les projets qui ont lieu sur le territoire de la RB seront connus de tous les partenaires afin que ceux-ci puissent être sollicités. L’établissement d’universités actives dans la recherche est un avantage considérable et permet d’aider à mieux supporter les communautés dans leurs besoins de développement.

L’appui logistique, c’est de fournir un appui et faire la promotion de projets de démonstration et des activités de formation et d’éducation au développement durable, de recherche et de surveillance sur des problèmes locaux de conservation de la nature et de développement durable tout en tenant compte des échelles nationales et mondiales.

Pour obtenir plus de renseignements sur le Programme MAB et les orientations de l’UNESCO, vous êtes invités à consulter les liens externes suivants :