PORTRAIT DE LA RMBLSP
La Réserve mondiale de la Biosphère du lac Saint-Pierre (RMBLSP) s’étend sur une superficie de 7 394 km² et est répartie dans quatre régions administratives du Québec, soit la région de Lanaudière, de la Mauricie, du Centre-du-Québec et de la Montérégie. Dans celles-ci, on y retrouve un total de six municipalités régionales de comté (en incluant la Ville de Trois-Rivières), ce qui inclut 73 municipalités ainsi que deux Premières Nations W8banakiak (Odanak et Wôlinak).
Voir la page Territoires pour plus de détails.
Contrairement au Comité ZIPLSP, le territoire de la RMBLSP ne se limite pas au lac lui-même et à ses municipalités riveraines, mais inclut toutes les MRC communiquant avec le lac. Ce point est très important, puisque le nom de la RMBLSP peut laisser croire que tous les objectifs de celle-ci seront orientés vers la conservation et le développement durable du lac Saint-Pierre, mais en réalité, ces objectifs couvriront l’entièreté du territoire, peu importe la proximité du lac.
Le lac Saint-Pierre constitue la plus vaste plaine inondable en eaux douces du Québec. La topographie régionale très plane, combiné aux fortes variations saisonnières et interannuelles du niveau d’eau du fleuve, engendre de grandes fluctuations au niveau de la superficie inondée. La contribution des tributaires est la plus grande cause de ces variations. La plaine inondable du lac Saint-Pierre a été identifiée comme zone d’étude pour répondre à la priorité de la conservation des milieux humides et hydriques dans le cadre du Plan de gestion intégrée régional (PGIR) issu de la Table de concertation régionale du lac Saint-Pierre (TCRLSP). Cette plaine inondable représente une superficie de 71 753 ha, dont 32 % (22 902 ha) constituent des milieux humides.
Le territoire de la RMBLSP s’étend sur deux provinces naturelles : les Laurentides méridionales, au nord-ouest, et les Basses-terres du Saint-Laurent, au sud.
Les Laurentides méridionales sont constituées d’un ensemble de basses collines, de plateaux et de dépression variant entre 200 m et 450 m d’altitude. La région est parsemée de massifs élevés, dont l’altitude varie entre 600 m et 1 000 m. Plusieurs affleurements rocheux se retrouvent au sommet de ces massifs.
Une partie du territoire de la RMBLSP se trouve également dans les Basses-terres du Saint-Laurent, une formation composée de roches sédimentaires entourées de dépôts marins de l’ancienne mer de Champlain, de dépôts glaciaires et de tourbières. La fertilité des Basses-terres du Saint-Laurent fait en sorte que l’agriculture est présente sur une très grande partie de la RMBLSP.
Selon le Registre des aires protégées au Québec, le territoire étudié comprend actuellement (2022) près de 143 aires protégées sous une désignation officielle.
- 68 habitats fauniques (49 060 ha)
- 31 milieux naturels de conservation volontaire (1 784 ha)
- 20 refuges biologiques (2 688 ha)
- 12 réserves naturelles reconnues (357 ha)
- 4 réserves écologiques (1 755 ha)
- 4 zones d’importance pour la conservation des oiseaux (ZICO) :
- 2 refuges fauniques (406 ha)
- 2 habitats d’une espèce floristique menacée ou vulnérable (29 ha)
- 1 refuge d’oiseaux migrateurs (3 009 ha)
- 1 réserve nationale de faune (298 ha)
- 1 écosystème forestier exceptionnel (204 ha)
- 1 réserve de biodiversité projetée (19 106 ha)
La RMBLSP compte également:
- 11 AIRES CENTRALES (5 139 ha) : Ces zones représentent les aires protégées désignées dans la catégorie « 1a » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Elles profitent du plus haut niveau de protection prévue par la législation québécoise, soit une interdiction de toute activité d’exploitation. Ce choix assure la satisfaction aux exigences des directives techniques pour les Réserves de biosphère des aires centrales identifiées. Voici quelques exemples :
- La réserve écologique des Tourbières-de-Lanoraie (415 ha)
- La réserve écologique Marie-Jean-Eudes (832 ha)
- La réserve écologique Léon-Provancher (473 ha)
- DES AIRES TAMPONS (73 557 ha) : Plusieurs aires tampons se situent en bordure du fleuve Saint-Laurent ou directement dans l’archipel du lac Saint-Pierre. Ces sites sont composés majoritairement d’habitats fauniques pour le rat musqué ou la sauvagine. De plus, une partie des aires tampons sont des milieux naturels de conservation volontaire soutenus par les organismes non gouvernementaux tels que Canards Illimités Canada ou Conservation de la Nature Canada.
- Le milieu naturel de conservation volontaire de Baie-du-Febvre/Nicolet-Sud est un exemple de ce type d’aire qui offre un support additionnel au Refuge d’oiseaux migrateurs de Nicolet contre les pressions anthropiques du secteur.
- CNC a également fait l’acquisition de plusieurs propriétés dans la Municipalité de Saint-Mathieu-du-Parc pour la conservation de la tortue des bois, espèce à statut.
- UNE AIRE DE TRANSITION (660 704 ha)
La RMBLSP possède un riche éventail de secteurs d’activités. L’agriculture, le tourisme et les industries restent trois secteurs extrêmement présents. En 2020, on comptait 318 133 habitants sur le territoire, dont 140 420 seulement dans la Ville de Trois-Rivières.
La pêche est une activité régionale importante qui prend plusieurs formes au sein de la RMBLSP. La pêche récréative (ou sportive) est pratiquée sur l’entièreté du territoire, tant dans les lacs que les rivières. La pêche commerciale, de son côté, est pratiquée uniquement dans le fleuve Saint-Laurent. La pêche autochtone, pratiquée par la Nation W8banaki depuis des millénaires, se définit par des règlements spécifiques découlant d’une entente entre la Nation et le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Ces règlements permettent entre autres aux W8banakiak de pratiquer la pêche à des fins alimentaires, rituelles ou sociales, de façon durable et en toute quiétude.
Le Saint-Laurent est une voie de transport importante ayant mené à l’installation de nombreuses industries sur ses rives.
- Le secteur de la métallurgie est dominant dans la MRC de Pierre-De Saurel, plus précisément dans les zones industrielles des municipalités de Sorel-Tracy et de Saint-Joseph-de-Sorel.
- L’économie de la Ville de Trois-Rivières est en pleine mutation et se concentre sur différents pôles stratégiques tels que l’aéronautique, la logistique et le transport, les technologies environnementales et la transformation métallique. Le territoire se divise en plusieurs parcs industriels.
- À Bécancour, on retrouve cinq parcs industriels, dont le parc technologique LaPrade destiné à accueillir des entreprises œuvrant dans le domaine des technologies propres et des énergies renouvelables et le Parc industriel et portuaire de Bécancour, un des premiers noyaux de symbiose industrielle au Québec.
En raison de la fertilité des Basses-terres du Saint-Laurent, l’agriculture est présente partout sur le territoire de la RMBLSP. Le littoral du lac Saint-Pierre couvre une superficie totale de 62 340 ha, dont environ 5 264 ha sont occupés par les terres agricoles (ECCC, 2016). Ce secteur d’activité constitue donc un moteur important de l’économie régionale. Les activités les plus importantes sont la culture de céréales, d’oléagineux, de légumineuses et d’autres grains, l’élevage de bovins laitier et la production laitière, ainsi que l’élevage de veaux de lait.
L’offre touristique dans la RMBLSP est composée d’un éventail d’activités touristiques. Ces dernières sont notamment la navigation de plaisance (kayak, kitesurf, planche à pagaie, bateaux à moteur et autres embarcations), la pêche sportive et la pêche blanche, la chasse, l’observation de la faune et de la flore, ainsi que plusieurs activités culturelles à volets social et historique.
Sur le territoire de la RMBLSP, les activités forestières se concentrent principalement dans le nord de la MRC de D’Autray qui compte environ 69 000 ha de forêts, représentant un peu plus de 55 % de son territoire et de la MRC de Maskinongé dont le territoire forestier est constitué de plus de 178 900 ha représentant 67,4 % de la superficie totale de la MRC (en excluant les plans d’eau).